Comment éliminer les amas graisseux localisés avec la chirurgie esthétique ?
Dans un tout récent article du Figaro, le Docteur Sydney Ohana donne son avis sur les différentes techniques qui visent à éliminer les dépôts de graisse localisés, en particulier la liposuccion.
En voici un résumé :
Les excès graisseurs de type culotte de cheval, poignées d’amour, ou petits ventres peuvent être traités par la chirurgie, le laser, la radiofréquence ou encore la mésothérapie.
Face aux techniques non chirurgicales, la liposuccion est la plus efficace.
De nombreuses techniques de médecine et/ou chirurgie esthétique existent pour lutter contre les dépôts disgracieux de la silhouette. Quels en sont les bénéfices ? Y a-t-il des risques encourus ? Ces questions ont été au cœur de l’actualité cet été, après le rejet par le Conseil d’Etat d’un décret de la Haute Autorité de Santé en date du 11 avril dernier qui visait à interdire toutes les techniques liées à la lipoylse pour diminuer la graisse sans chirurgie.
Le Conseil d’Etat à émis un avis sévère et argumenté à l’encontre des conclusions de la HAS à l’origine de cette interdiction, qui impactaient des techniques tels les lasers, la radiofréquence, la mésothérapie et plus généralement toutes les techniques à base d’injection de solutions hypo-osmolaires.
Les conseillers d’Etat ont estimé que le rapport de la HAS masquait des conflits d’intérêts et tendait vers un amalgame des techniques en impliquant notamment les lasers qui n’ont pas fait l’objet de complications notifiées. En fin de compte, la suspension du décret réhabilite l’ensemble des techniques lipolytiques sans exclure celles considérées comme risquées.
Quelles techniques pour quels effets ?
Dans la lutte contre les excès graisseux, la solution la plus efficace reste très certainement la liposuccion que seule des chirurgiens spécialisés sont aptes à réaliser.
Dans le cadre d’un régime alimentaire, les adipocytes (cellules graisseuses) ne sont pas supprimées mais leur taille diminue. En cas de reprise de poids, elles se remplissent de graisse à nouveau. Mais avec la chirurgie esthétique, les cellules graisseuses sont détruites et, théoriquement, ne reviennent pas. Le docteur Jean-Michel Mazer (dermatologue au Centre laser international de la Peau à Paris) explique qu’il y a eu des accidents graves avec l’injection de produits hypo-osmolaires ou encore des cas d’infection avec la mésothérapie sans pratiques d’asepsie.
Par contre, à ce jour, il n’y a pas de complications relevées avec les techniques externes dites non invasives comme les ultrasons, les lasers, la radiofréquence ou la cryolipolyse. Des statistiques font état de 40.000 patients traités par jour dans le monde avec ces techniques destinées à provoquer un fuite des cellules graisseuses dans le sang.
Néanmoins, plusieurs experts s’accordent pour affirmer que ces techniques ne sont réellement efficaces que lorsqu’elles sont associées à un régime alimentaire sinon les graisses éliminées le sont en trop petites quantités. Le docteur Mazer précise que ces techniques ne sont pas à effet durable et permettent plutôt de raffermir la peau. Seuls, les ultrasons haute intensité sembleraient plus intéressants.
Concernant la cryolipolyse (technique récente mise au point aux Etats-Unis) les praticiens manquent actuellement de recul pour apprécier ses résultats. Ce traitement quasiment indolore fonctionne en provoquant une autodestruction des cellules graisseuses par refroidissement très localisé à l’aide d’une ventouse. Si les résultats se confirment comme probants, la cryolipolyse pourrait représenter une alternative aux petites liposuccions.
Mais la seule technique permettant de retirer efficacement des amas graisseux reste la liposuccion : un acte de chirurgie esthétique efficace s’il est mise en œuvre par un praticien expérimenté.
Cette chirurgie permet d’en obtenir les résultats attendus sur des cas de dépôts graisseux au niveau du ventre, des hanches, de la culotte de cheval ou de l’intérieur des cuisses, explique le docteur Sydney Ohana chirurgien plastique à Paris. La peau doit également répondre à un bon niveau d’élasticité. En revanche, la liposuccion n’est en aucun cas un substitut à un régime car elle ne permet d’enlever qu’un maximum de 5 à 6 litres de graisse. Les cellules graisseuses sont détruites ne se renouvellent pas. La liposuccion est l’intervention chirurgicale esthétique la plus répandue dans le monde.Elle est pratiquée sous anesthésie.
Le docteur Ohana précise que la technique a fortement progressé en particulier grâce à des canules “mousse” qui ne traumatisent plus les tissus et respectent les vaisseaux et les nerfs. Leur calibre se réduit pour un travail toujours plus en finesse. L’opération est pratiquée selon les cas sous anesthésie locale ou générale. L’intervention prend entre une demi-heure et deux heures et demie selon l’importance de la zone à traiter. Les suites opératoires sont modérément douloureuses.