La chirurgie esthétique est-elle efficace ?
Voilà une question intéressante qui a longtemps été au centre des interrogations sur la chirurgie esthétique. En effet, à ses débuts, certains étaient plutôt circonspects sur les résultats des interventions esthétiques. Il faut dire que les moyens et les techniques n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui et que la lutte contre les atteintes de l'âge était encore bien peu efficaces. Ce fut la grande période des liftings tendus qui ôtaient toute expression aux visages, donnant aux femmes un air figé.
À cette époque, on était persuadé que la science était toute-puissante, que rien ne lui était impossible, y compris l'éternelle jeunesse. Bien vite, on avait dû accepter le fait que le vieillissement était inexorable, sa marche inévitable, et que, tout au plus la chirurgie esthétique pouvait la ralentir. Cependant, pour ceux et celles qui avaient investi dans cet espoir de rester jeune et beau, la déconvenue avait été de taille et l'on s'était un peu méfié de cette pratique qui avait promis plus que ce qu'elle ne pouvait tenir. Aujourd'hui, les interventions sont infiniment mieux maîtrisées et infiniment moins agressives : rafraîchissement du visage, rajeunissement d'un regard…
En réalité, la véritable question à se poser quant à l'efficacité de la chirurgie esthétique concerne plutôt ses limites, aussi bien dans les indications que dans le temps. Il existe tout de même quelques grands principes sans lesquels une intervention esthétique ne serait pas efficace. Ces principes sont aujourd'hui bien connus des plasticiens et sont d'abord d'ordre psychologique.
Le patient ne doit pas se surinvestir dans l'acte qu'il désire. Ainsi, s'il pense que refaire son nez, sa poitrine, ou un lifting lui permettra de retrouver un emploi, l'amour de son conjoint ou la considération générale, le chirurgien doit le dissuader de se faire opérer. Dans les cas extrêmes, le chirurgien se méfie des êtres qui sont sujets à la dysmorphophobie. 2 Le patient doit être bien informé sur l'intervention qu'il va subir, les risques potentiels, les inconvénients de la convalescence, les modifications possibles bien après l'intervention. Il appartient donc au chirurgien de bien comprendre les désirs de son patient et de poser la bonne indication.
Le patient doit être le seul à décider de son opération. Ainsi, si le chirurgien s'aperçoit que l'intervention relève du seul désir du conjoint, par exemple, on s'arrange pour ne pas donner suite à leur demande, car nous savons qu'elle ne sera jamais satisfaite pour autant. Si ces trois conditions sont réunies du côté du patient, l'intervention aura toutes les chances de réussir.
Outre l'aspect " patient ", il est également question du geste opératoire. Pour que celui-ci soit totalement efficace, seule l'expérience du médecin lui permet d'adapter au mieux la technique opératoire au cas par cas. Mais il existe aussi des règles à respecter, et qui sont particulières à chaque intervention. Voyons-en quelques-unes :
Pour toutes les interventions de lipoaspiration, pour que l'efficacité soit maximale, il faut que la peau soit de bonne qualité, ce qui n'est pas toujours le cas. Ainsi, si la peau est souple et élastique, ce qui est le cas chez les sujets les plus jeunes, elle s'adapte d'autant mieux à la nouvelle forme après l'intervention; en revanche, si elle est précocement vieillie par le soleil ou si le patient n'est plus tout jeune et sa peau peu entretenue, la lipoaspiration sera moins efficace et le résultat peut être moins bon, laissant apparaître parfois des " creux " ou des " vagues ", qu'un bon plasticien doit savoir éviter. Pour cela, on tente d'associer à l'opération un traitement cosmétique pour préparer la peau.
Pour pratiquement toutes les interventions, mais plus spécifiquement pour les plus délicates, comme celles du visage, il est nécessaire de préparer son corps en évitant la prise de certains médicaments plusieurs jours avant. Il est ainsi contre-indiqué de se faire opérer alors que l'on a consommé de l'aspirine, ce produit étant réputé pour son action anticoagulante.
Enfin, il faut concevoir l'acte de chirurgie esthétique dans le temps. Les tissus humains vieillissent quoi qu'il arrive, et ce vieillissement peut être plus ou moins rapide selon le soin que l'on porte à son corps. Aujourd'hui, nous savons que plus un lifting est entrepris tôt, plus il est efficace, exactement comme le traitement des rides.
Nous savons aussi que la durée de vie limite d'un lifting classique est de 10 ans. Mais, il est impératif d'entretenir les fruits de l'intervention et cela permet également d'améliorer l'efficacité d'une opération (exemple : ne pas exposer les cicatrices au soleil la première année, porter régulièrement un soutien-gorge lors de certaines activités qui retentissent sur la bonne tenue de la poitrine, surveiller son alimentation et prendre soin de sa peau après une lipoaspiration).
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